Heian godan est un bon kata pour les jeunes gens qui peuvent sauter haut et loin et faire un kata dynamique. Mais, soyez conscient de la vitesse du kata. Tout le monde veut finir le kata très rapidement, surtout les débutants qui sont jeunes et énergiques. D'une façon ou d'une autre nous sentons si nous avons accompli quelque chose ou compris les techniques quand nous faisons le kata rapidement.
Ce n'est pas la perspective réaliste. La vitesse n'est pas l'objectif d'un combat. La vitesse existe entre vous et votre adversaire, dans l'esprit. La rapidité existe dans les mouvements lents ; la force existe dans la non-force. Il y a donc des mouvements lents et rapides dans ce kata. Quelques parties doivent être exécutées lentement, votre esprit restant toujours vigilant, comme les troisième, sixième et quatorzième mouvements. Si vous prenez le temps, mentalement et physiquement, de faire ces mouvements lentement et que votre respiration est prête à partir, alors les parties rapides du kata prennent vie.
Vous ne devez jamais vous relaxer, même à travers les parties lentes. Ne montrez jamais votre respiration aux gens. Et pendant que vous cachez votre respiration dans ces mouvements lents, soyez sûr de garder un esprit fort, concentré. Avec cette sensation, vous pouvez étudier comment combiner le rythme mental avec le rythme des mouvements physiques.
Il y a beaucoup de parties difficiles dans Heian godan. Le premier est le kokutsu (posture arrière) dans le mouvement du début. Quand j'étais plus jeune, nous ne savions pas très bien quelle était la position dans les deux premiers mouvements. Nous avons fait ude uke et gyaku zuki en fudodachi. Mais, comme vous pouvez voir dans Karaté-do Kyohan, Maître Funakoshi dit clairement que les deux postures sont des kokutsu. Par conséquent, au début du kata, quand vous sentez un adversaire qui vient de la gauche, vous devez faire un kokutsu très fort et définitif comme si vous vous enfonciez dans le sol, bloquez et frappez.
Pour faire la posture, pliez votre genou arrière et faites tourner les orteils de votre pied droit (arrière) vers l'adversaire. Les hanches doivent être juste dans la ligne verticale du talon arrière. Si vos orteils sont dirigés loin de votre adversaire vous ne pouvez pas faire de posture forte. Ne chargez pas le poids du corps en dehors du pied avec le gros orteil dans l'air, ne laissez pas le talon monter et ne laissez pas les hanches aller en arrière du talon arrière. Si vous faites une de ces erreurs, la pression de l'adversaire peut vous faire perdre l'équilibre. Répartissez le poids sur toutes les parties du pied également, alors vous faites kokutsu. Contractez les muscles de la cuisse, pour faire une posture arrière forte. C'est semblable au jeu de jambes et postures dans le premier mouvement de Heian nidan, sandan et yodan. Ce mouvement est très difficile à faire avec le blocage de l'avant-bras gauche. Le poing gauche est à hauteur de l'épaule et pas trop loin du corps, connecté à l'aisselle (surtout le muscle dorsal).
La prochaine attaque est aussi difficile parce que l'on est en posture arrière. Cependant c'est un bon entraînement pour connecter le coup de poing avec les deux aisselles, les hanches et la jambe arrière. Gardez votre avant-bras horizontal, frappez directement au plexus solaire de l'adversaire. Dans le gyaku zuki, gardez hikite et l'avant-bras parallèle au sol. Quelques personnes courbent le coude en frappant (gyaku zuki), mais il doit réellement être droit. Connectez le talon arrière de la posture avec l'attaque de la main à travers votre aisselle et vos hanches fortes. Insistez sur la jambe arrière, surtout le talon qui reste au sol, et connectez la jambe avec l'exécution du gyaku zuki.
Beaucoup de gens changent en fudodachi ou zenkutsu quand ils font gyaku zuki dans le second et cinquième mouvements de Heian godan, mais les deux postures sont réellement des kokutsu. Nous ne pouvons pas changer la posture. Si vous voulez faire un gyaku zuki efficace, engagez légèrement vos hanches dans la direction du coup de poing, mais la posture doit être encore un kokutsu fort.
Quand vous sentez l'adversaire qui vient de l'autre direction (mouvement 3), vous ralentissez un peu. Déplacez lentement le pied droit (arrière) vers le pied gauche, pour faire une posture avec les pieds joints (heisoku). Pliez votre coude gauche et tenez le poing dans la posture mizu-nagare (posture de l'eau coulante) avec l'avant-bras qui penche légèrement vers le bas. Le poing effectue un court chemin au-delà du côté droit du corps pour protéger le plexus solaire.
Nous appelons cela la posture de l'eau coulante parce que, si vous placez une goutte d'eau sur le coude, elle coulerait lentement vers le poing. Le coude n'est jamais inférieur au poing et le poing n'est jamais trop bas, sinon la goutte d'eau coulerait rapidement vers le bas. Le poignet et le poing sont droits, pas pliés en haut ou en bas, et suivent la ligne du bras. L'avant-bras est à la distance d'un poing de la poitrine et parallèle à la ligne de mouvement. La ligne du corps doit être exactement parallèle à la ligne de mouvement dans cette position.
Quand vous exécutez le quatrième mouvement, ude uke du bras droit avec kokutsu de la jambe gauche, faites tourner les orteils sur la gauche, pliez le genou, contractez les muscles de votre cuisse et tenez solidement votre corps. Quand vous faites kokutsu, mettez le poids sur la jambe arrière avec les hanches seulement un petit peu en avant du talon arrière. Si vous voulez tester votre posture arrière, assurez-vous que vous pouvez déplacer votre jambe avant pour échapper à un balayage et résister à une poussée d'un adversaire sur l'avant.
Comme j'ai dit auparavant, la vitesse de ces mouvements est importante, aussi. Mon impression est que la vitesse de ce kata était beaucoup plus lente auparavant, non pas parce qu'ils ont exécuté le blocage ou poussé très lentement, mais parce qu'il y avait des mouvements lents et rapides, et ce n'était jamais trop lent, jamais trop rapide. Cette vitesse relative, la différence entre les mouvements lents et rapides, est très importante dans Heian godan. Par exemple, le premier et le deuxième mouvements sont faits rapidement avec une seule respiration. Le troisième mouvement, quand on se tient debout dans la posture heisoku (les pieds joints), est assez lent et nous ne nous déplaçons pas immédiatement (sur la droite) après avoir tourné et regardé à droite. Le quatrième et le cinquième mouvements sont faits rapidement (une seule respiration), sans temps d'arrêt entre le blocage et l'attaque. Alors le sixième mouvement, quand vous regardez devant vous, avant de commencer à vous déplacer, est encore mentalement assez lent comme pour préparer le prochain mouvement. Ces mouvements initiaux sont très importants dans la compréhension de Heian godan.
Le septième mouvement jusqu'au douzième qui se termine par oi zuki, est une longue séquence d'enchaînements faite avec une seule sensation. On exagère ces mouvements rapides et lents pour bien marquer la différence entre eux. Évitez de faire chaque mouvement avec le même rythme : un, deux, trois, quatre, un, deux, trois, quatre. En apprenant le véritable rythme du kata, nous pouvons apprendre des maîtres et des génies qui, au cours de leur vie, ont eu de nombreuses expériences de combat.
Un autre point que beaucoup de gens ont du mal à comprendre, est dans le quatorzième mouvement quand vous déplacez les bras comme si on tirait un arc, tirez le poing droit à la hanche et étendez le bras gauche sur l'extérieur avec la main ouverte. Au début de ce mouvement, en kibadachi, la main droite s'étend devant le corps à gauche, pendant que la main gauche revient sous le bras avant de s'étendre à l'extérieur. Beaucoup de gens font ce mouvement avec la main gauche qui revient au-dessus du bras droit. C'est faux. Aussi. beaucoup de gens pendant ce mouvement font hikite de la main droite avec le petit doigt qui va vers l'extérieur. Vous devez serrer votre petit doigt et tordre votre poignet vers l'intérieur.
Après l'attaque du coude droit (mouvement 16) quand vous bloquez avec les deux bras (mouvement 17), vous vous trouvez en nekoashi dachi (posture du chat). Gardez les hanches basses, les deux genoux fortement serrés, sinon cette posture est très instable et faible. Contre un lutteur ou judoka vous pouvez être facilement projeté si vous ne serrez pas fortement les genoux.
Une autre partie difficile est le dix huitième mouvement, juste avant de sauter, quand vous frappez avec votre poing droit, un uppercut au menton de l'adversaire. Quand j'étais jeune, nous avons gardé un kokutsu très bas avant de faire l'uppercut. Pendant une courte période, dans les années 40 et 50, les gens ne tendaient pas les genoux. Ils faisaient l'uppercut à partir de nekoashi dachi et sautaient en ayant les genoux pliés.
Ensuite les gens pensaient qu'ils devraient redresser les deux genoux avec l'uppercut, et les plier légèrement juste avant le saut. Bien sûr, nous ne pouvons pas ajouter ce mouvement supplémentaire. Karaté-do Kyohan dit cela à la fin de l'uppercut, "nous supportons le poids entier sur la jambe droite légèrement fléchie".
Je me souviens de Maître Funakoshi qui insistait sur le fait que c'était presque comme se lever avec les deux genoux tout droit et la jambe avant, l'orteil gauche, pied et poing, sur une ligne droite. Il a dit de serrer les fesses et déplacer les deux jambes en même temps que l'uppercut. Je me souviens quand Maître Funakoshi était vieux, il ne sautait pas très haut, mais il a tendu clairement les deux genoux, presque en posture droite.
Nous avons besoin de garder ce mouvement idéal : les jambes pliées avec le blocage, étendre l'utilisation du pouvoir des fesses avec l'uppercut, laissez la jambe droite légèrement courbée donc nous pouvons faire le saut immédiatement.
Quand vous sautez et atterrissez au deuxième kiai (mouvement 19), il est possible que pour quelques gens âgés ou trop gros, ils peuvent se blesser les genoux. Quand vous sautez, n'ouvrez pas vos genoux. Vos genoux sont toujours serrés et vous devez avoir une très forte pression sur les deux genoux quand vous atterrissez. Votre muscle du mollet droit et le devant de votre jambe gauche sont un frein. Le devant de votre jambe gauche appuie fortement sur le mollet droit pour vous arrêter. Vos orteils gauches touchent légèrement votre talon droit sur l'extérieur. Les hanches ne sont jamais inférieures au niveau des genoux, autrement vous vous blesseriez les genoux. Quand vous atterrissez, les hanches et genoux sont horizontaux, sur le même niveau. Quand vous bloquez en nekoashi dachi à la fin du saut, la chose la plus importante est que les deux genoux doivent être fortement serrés ensemble et vous vous trouvez principalement sur le pied droit.
Les jeunes gens devraient exécuter ce saut avec une grande sensation dynamique et être capables de sauter plus haut et plus loin. Le mouvement est exécuté comme si vous sautiez par-dessus un bo et c'est un exercice excellent pour la flexion des jambes. Ne mettez pas de force dans vos épaules. Gardez votre respiration basse, cela vous aidera à garder vos épaules et votre concentration vers le bas. Le kiai commence juste avant le saut.
Les derniers mouvements dans le kata (mouvements 21 et 23) sont des techniques de projection, pas des attaques de saisie. Nous, membres de Shotokan, avons du mal à comprendre ceci depuis longtemps. Quand j'étais jeune, personne n'a expliqué ces mouvements comme une technique de projection. Maintenant nous devons le faire clairement. Ces mouvements bloquent un coup de pied et projettent l'adversaire. La main va au devant (en la laissant ouverte), au-dessus du genou avant. Assurez-vous cette main à l'extérieur de la ligne du corps, autrement vous ne pouvez pas bloquer le coup de pied de l'adversaire.
Heian godan est un kata d'une ligne, donc vous devez garder tous les mouvements sur la ligne, surtout la dernière technique de projection. Gardez bras, coudes, épaules sur une même ligne avec la position.
Ce n'est pas un long kata, mais il faut le faire avec des postures claires et exactes, de kokutsu à zenkutsu, puis à kibadachi et nekoashi dachi, et puis on saute et c'est à nouveau nekoashi dachi, et puis zenkutsu, kokutsu, puis on monte, et puis à nouveau kokutsu. Il n'y a pas de posture entre les deux, aussi tout le monde essaye maintenant d'avoir une jambe d'appui forte.
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